La dernière injure, 21 novembre 1952, n°218
La Radiodiffusion française a informé ses auditeurs de la mort
de Charles Maurras, « condamné pour avoir
dénoncé des patriotes. » Des instructions avaient sans doute été données
pour que l'annonce ait un caractère d'objectivité strictement républicaine. De
toutes les calomnies officielles, l'informateur a choisi le plus ignoble pour
mieux tuer l'ennemi mort et bien rappeler à tous les Français qui auraient
tendance à l'oublier, que la IVe République, née chétive dans la
peur, survit dans le mensonge, qu'elle n'a commis des juges que pour l'exercice
de ses vengeances personnelles, que le gang des épurateurs parvenus, acculé
dans la forfaiture, englué de compromission, se voit réduit à la douloureuse
extrémité de piétiner un mort pour sauver son petit restant de bénéfice.
Il n'y a plus en France un honnête homme averti pour croire
encore à cette énorme absurdité d'un Maurras germanophile et dénonciateur. Il
s'est pourtant trouvé des hommes réputés honnêtes et assurément avertis pour
cautionner de leur silence un mensonge qui, d'une façon ou de l'autre,
arrangeait leurs affaires ; il s'est trouvé des couards distingués, de
grandes âmes éperdues d'impartialité confortable pour larmoyer bruyamment sur
des injustices lointaines, signer des pétitions inoffensives au nom d'une
conscience universelle qui n'engage à rien et se taire devant Maurras injurié.
Un vieillard si droit dans ses chaînes, une vérité si criante sous le bâillon,
le spectacle est gênant.
Ainsi la République, aux funérailles de son ennemi, a jeté sur
le cercueil une dernière pelletée de boue. Bravo. L'ennui c'est que Maurras
continue. Il laisse derrière lui deux ou trois vérités bien portantes que nuls
tribunaux d'exception ne réduiront à merci, quelque prix qu'on y mette. Le semeur
est mort, ayant vidé son sac, et le blé lèvera.
Chroniques d’Aspects de la France
La République et ses Peaux-Rouges, Via Romana, 2012
OU trouver le texte de jean-michel Barrault de la croisière sur le Sea Bird "Agrad" dans le Golfe de Gascogne avec Jacques Perret, Collot et Marin Marie ?
RépondreSupprimerMerci du tuyau..!